Lundi, le 23 juin 2014
Départ à 3h45. C’est vraiment tôt. Il fait noir.
Il n’y a pas un bruit. Nous nous
levons en silence.
Nous larguons les
amarres. Nous sortons de la marina sans bévues.
Nous sommes comme des fantômes. Le
fleuve est magnifique et la marée nous pousse vers l’ouest. On navigue au
moteur. A la hauteur de Deschambault
nous remontons les rapides Richelieu, le seul véritable obstacle entre Québec
et Trois-Rivières. Sur les rives du
Saint-Laurent s’égrainent les villages aux noms évocateurs de la
Nouvelle-France et de notre patrimoine historique; Lotbinière, Deschaillons,
Saint-Anne de la Pérade, Saint-Pierre les Becquets, Batiscan, Champlain,
Bécancour, Cap de la Madeleine, Trois-Rivières, Pointe du Lac et
Baie-Jolie.
Large de 14 km sur 32 km de long, le lac St-Pierre est classé réserve de la Biosphère depuis 2001 |
Puis c’est le lac
Saint-Pierre cet épanchement que le fleuve s’offre après avoir servi de
décharge et d’autoroute à tout le bassin industriel du nord des États-Unis et
du Canada. Le lac fait 32 km de long, sur 14 km de large mais n’a que 3m de
profond en moyenne. C’est une immense région qui filtre toute l’eau douce du
fleuve avant de la laisser partir vers la mer. C’est un bassin à
caractère unique ; il est demeuré à 90 % naturel ; c’est le plus
important archipel du Saint-Laurent avec 103 îles ; 27 espèces de plantes
rares ; 50 % des milieux humides du Saint-Laurent ; 79 espèces
de poissons, dont 2 figurants sur la liste des espèces menacées ; 288
espèces d’oiseaux observées, dont 116 considérées comme nicheuses ; 12
espèces d’oiseaux faisant partie de la liste des oiseaux menacés du Québec ;
la première halte migratoire printanière de l’Oie des Neiges sur le
Saint-Laurent,; il comprend la plus importante halte migratoire de sauvagine en eau douce du Saint-Laurent et la plus importante héronnière en Amérique du Nord. C'est le dernier bassin d'eau douce du Saint-Laurent.
Nous voguons lentement sur un joyau.
Le bonheur.
Gilbert est avec moi dans le cockpit, Jacques est en grande discussion téléphonique avec sa blonde après avoir fait un roupillon
sur la banquette du carré et Marie prépare un délicieux goûter pour tout
le monde. On entre dans les iles de
Sorel pour trouver un endroit ou s’ancrer pour la nuit. Il est 17h, nous naviguons depuis 13h. Nous pouvons être fiers de notre
journée. Une fois l’ancre bien accrochée
dans le fond du Chenal des Iles aux sables, nous nous offrons un petit apéro et Marie nous concocte
un magnifique repas de poulet grillé.
Petite soirée de scotch agrémentée d’un choix de musique sélectionné par
Jacques.
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